Le gouvernement s'engage à financer les missions d'intérêt général exercées par l'O.N.F.
								       L'endettement de l'ONF atteint aujourd'hui 350 millions d'euros (M€) et
						menace la pérennité de l'établissement. 
      Dans ce contexte, le Gouvernement a
						décidé de renouveler, dans le cadre du contrat État-ONF 2021-2025, sa confiance
						en l'ONF, garant de la gestion durable et multifonctionnelle des forêts
						publiques, tout en engageant des mesures importantes visant à lui redonner des
						perspectives soutenables. 
      L'État maintient le statut de l'établissement public
						à caractère industriel et commercial de l'ONF et réaffirme qu'il n'existe aucun
						projet de privatisation. 
     Ce contrat conforte les missions d'intérêt général
						(MIG) portées par l'ONF, et consacre la notion de prise en charge à coût
						complet de ces missions, quel qu'en soit le commanditaire. 
     De son côté l'État
						s'engage sur un financement complet des MIG qu'il confie à l'ONF. 
     La
						revalorisation des financements accordés au titre des MIG, à périmètre
						constant, sur la biodiversité et en outre-mer va permettre de rétablir cet
						équilibre, et représente 12 M€ depuis 2021 et atteindra 22 M€ en 2024.        Les MIG
						confiées par l'État à l'ONF représenteront ainsi 55 M€ par an. 
     En complément,
						le Gouvernement décide de mobiliser 60 M€ supplémentaires répartis entre 2021
						et 2023 (30 M€ en 2021, 20 M€ en 2022 et 10 M€ en 2023) pour soutenir son
						établissement en renforçant la subvention d'équilibre. 
     Ceci vient en complément
						des 140 M€ de versement compensateur annuel.
     Enfin, dans le cadre du volet forestier du plan France Relance, une
						dotation de 30 M€ a été allouée pour 2021 à l'ONF pour financer la
						reconstitution des forêts domaniales atteintes par les crises sanitaires, parmi
						lesquelles notamment celle des scolytes, ainsi que 1 M€ pour mettre en place de
						nouveaux vergers à graines de l'État sur des essences d'avenir en lien avec le
						changement climatique. 
      En contrepartie de ces engagements de l'État, il est
						demandé à l'établissement un effort de réduction de ses charges à hauteur de 5
						% à l'horizon de cinq ans afin d'atteindre l'équilibre financier de
						l'établissement en 2025.       Il est ainsi attendu de l'ONF la poursuite de la mise
						en œuvre de son schéma d'emplois (- 95 ETP par an) sur la durée du prochain
						contrat État-ONF et une modération de ses dépenses de fonctionnement à hauteur
						de 4 M€ dès 2022. 
      Ceci représente une baisse inférieure à 5 % du montant des
						charges annuelles sur la durée du contrat. 
      Dans le cadre de cet effort, l'État
						demande à l'établissement de préserver le maillage territorial pour garantir le
						niveau de services auprès des communes. 
     En parallèle, le Gouvernement a
						souhaité maintenir l'association étroite des communes forestières à la
						gouvernance de l'ONF. 
     L'ONF et la FNCOFOR vont s'engager dans une convention
						arrêtant leurs engagements réciproques sur 2021-2025. 
     Par ailleurs, sur la base
						d'une comptabilité analytique réformée, l'ONF va assurer une transparence
						économique et financière renforcée vis-à-vis de l'État, des communes
						forestières et de ses administrateurs. 
     Initialement envisagé après un réexamen
						à compter de 2023, le Président de la République a annoncé qu'aucun soutien
						complémentaire des communes propriétaires de forêts au budget de l'ONF ne sera
						sollicité. 
    Cette décision doit permettre de s'engager ensemble avec les communes
						forestières au développement de la filière, en particulier en développant la
						contractualisation de la vente de bois. 
    En synthèse, le Gouvernement entend ici, avec ses engagements forts et ses orientations
						précises, donner à l'ONF de la visibilité et des perspectives soutenables,
						assurer un retour progressif à l'équilibre financier en associant toutes les
						parties prenantes et lui donner des outils pour mieux maîtriser à l'avenir son
						modèle économique.
     L'importance accordée à l'ONF par le Gouvernement reflète
						l'ambition portée pour la filière forêt-bois et la volonté de placer cette
						filière au cœur de sa stratégie dé-carbonation. 
     En effet, la filière permet de
						compenser environ 20 % des émissions françaises de CO2. 
    Elle joue aussi un rôle
						majeur en matière d'atténuation du changement climatique. 
    Ce rôle repose sur la
						résilience des forêts, et notamment sur leur capacité à s'adapter à ce
						changement climatique. 
    Or les sécheresses des années 2003, 2018 et 2019, ainsi
						que les attaques de scolytes des forêts d'épicéas de l'Est de la France ont été
						des alertes fortes sur la résilience des forêts. 
    Pour répondre à ce défi, le
						Gouvernement a décidé, dès juillet 2020, d'investir 200 M€ dans la filière
						forêt et bois. 
    Dès juillet dernier, le Premier ministre a renforcé ces moyens à
						hauteur de 100 M€, portant ainsi l'effort à 300 M€ dans le cadre du plan France
						Relance. 
    Dans le cadre du plan France 2030 annoncé par le Président de la
						République le 12 octobre dernier, 500 M€ sont dédiés pour les forêts françaises
						et la filière bois. 
    Les assises de la forêt et du bois sont l'occasion de
						partager les enjeux et de construire des solutions opérationnelles permettant
						de déployer au mieux ces moyens. 
   Conscients de l'impact de la crise des
						scolytes, le Gouvernement français a instauré dès 2018 des aides à
						l'exploitation et à la commercialisation des bois colonisés par ces insectes et
						les a prolongés systématiquement.      Au regard des impacts sur les finances des
						communes propriétaires de forêt, le ministère de l'agriculture et de
						l'alimentation et la ministre chargée de la cohésion des territoires et des
						relations avec les collectivités territoriales ont décidé un mécanisme de
						soutien exceptionnel en faveur des communes forestières particulièrement
						touchées par la crise des scolytes, et qui entraîne une dégradation importante
						de leur situation financière. 
   Par ailleurs, les modalités de constitution d'un
						fonds d'amorçage pour les communes forestières font actuellement l'objet de
						discussions avec la Banque des Territoires. 
   De même, des échanges avec les
						représentant de Régions de France et de la fédération nationale des communes
						forestières doivent être menés prochainement afin de déterminer l'architecture
						optimale du dispositif.
   L'ensemble de ces efforts illustre la détermination du Gouvernement
						à répondre aux enjeux de la filière forêt et bois.
						
						   (QE
						n°40191 de Jean-Paul Dufrègne, réponse du ministère de l’Agriculture, JOAN 1er
						février 2022, p. 661).

      Robert CRAUSAZ